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samedi 29 mai 2010

Les Penderwick : l'été de quatre soeurs, de deux lapins et d'un garçon très intéressant


Elles sont quatre soeurs, comme le titre l'indique, Rosalind, Skye, Jeanne et Linotte, entre 4 et 13 ans. Leur mère est morte, leur père est un botaniste doux rêveur, qui préfère la compagnie des fleurs à celle des hommes et élève ses filles avec une grande tendresse.
Le roman se passe pendant les vacances des Penderwick, qui ont loué une dépendance d'un manoir, propriété de la terrible madame Tifton. Glaciale et revêche, celle-ci ne jure que par la discipline de fer que lui a inculquée le général son père et ne supporte ni les enfants ni les animaux. Son fils Lucas, 12 ans, est d'ailleurs promis à l'internat militaire, lui qui ne rêve que de musique.
La rencontre entre les deux familles fera des étincelles...
Délicieux, un brin rétro, plein d'optimisme, un livre à savourer pour son mélange d'humour et de fraîcheur, et ses quatre héroïnes plus attachantes les unes que les autres!

Les Penderwick, par Jeanne Birdsall, ed. Pocket jeunesse,2008,249p.

Isabelle P.

mercredi 26 mai 2010

De l'autre côté de l'île


Il y a bien longtemps, il y eut le Déluge, provoqué par la folie des hommes, et les guerres qui suivirent.
Alors la Mère Nourricière se leva, organisa la Grande Evacuation vers les dernières îles de la Mer tranquille et promit de créer un monde nouveau sur ces îles, où tous seraient protégés des éléments.
Sur l'île 365 en effet, tout est très bien organisé, pour le bien-être de tous.
Evidemment, la sécurité générée par ce "Nouveau climat" implique l'abandon par les habitants de la liberté et de la possibilité de choisir leur vie.
Mais après tout, "les mots ne sont que des mots, et sans abri, tous les autres mots n'ont plus aucun sens".
Honor, 13 ans, est pleinement d'accord avec tout cela : "Reste à ta place. Fais ton travail. Vis en paix. Telle est la loi de l'autodiscipline." Mais comment être intégré dans la société quand on a des parents réfractaires aux lois, qui bravent le pouvoir et prétendent que tout est mensonge?
Le thème d'un monde totalitaire mis en place à la faveur de la peur des hommes n'est pas neuf, bien sûr, mais ce qui m'a particulièrement plu dans ce roman, c'est le point de vue de l'héroïne. Contrairement à beaucoup d'autres récits d'anticipation-aventure, ce n'est pas l'adolescente qui va se rebeller et chercher à changer les choses, au contraire. Honor veut être une adolescente parfaite, fondue dans la masse, être comme les autres. Mais peut-on pour cela tout accepter sans plus aucun esprit critique? Un sujet de réflexion toujours salutaire!
Ce livre fait partie de la sélection 2011 du prix Adolisant organisé à l'initiatice des bibliothèques de Woluwé Saint Pierre.
Plus de renseignements? : www.adolisant.be

De l'autre côté de l'île, par Allegra Goodman, editions Thierry Magnier, 2010, 373p.

Isabelle P.

mercredi 19 mai 2010

« Auster revient invisible »


Un jeune étudiant désœuvré rencontre lors d’une soirée mondaine un énigmatique milliardaire qui, sans raison apparente, lui propose de fonder pour lui un magazine littéraire. L’étudiant ne se pose pas trop de questions et accepte.
Commence alors une étrange relation entre les deux hommes et la compagne du milliardaire. Tout devient très rapidement un jeu de séduction malsain entre ces trois personnages, jeu duquel le jeune inexpérimenté ne pourra plus s’échapper.

Jusque là, rien de vraiment dangereux entre adultes consentants, mais cette relation se transformera rapidement en un réel cauchemar pour le jeune homme. Il découvrira rapidement la vraie personnalité de son nouvel « ami » qui, en plus de posséder de mystérieux vices, a un réel talent pour se faire passer pour ce qu’il n’est pas. Entre les deux hommes naîtra dès lors une haine glacée et sans limite qui les conduira tous deux à la défaite absolue.

Superbe roman de Paul Auster qui renoue enfin avec le mystère des relations humaines. Comme dans toutes les meilleures œuvres littéraires, le bien et le mal sont tous les deux mis à mal. A certains moments, on est trop fasciné par la personnalité étrange du milliardaire que pour pouvoir réellement le haïr pour ce qu’il a fait. A d’autres moments, on en veut un peu à cet étudiant qui tente maladroitement de rétablir la vérité sans vraiment oser se mouiller. Il n’y a ni bons ni méchants, juste une toile complexe de sentiments contradictoires élégamment tissée par un des plus grands écrivains américains.

Invisible, par Paul Auster, Actes Sud, 2010, 293 p.

Pierre C.

Mixité(s)


En découvrant le titre de ce recueil de nouvelles, on pense bien sûr tout de suite aux rapports garçons-filles, d'autant plus que le partenariat de l'éditeur avec le mouvement "Ni putes ni soumises" est clairement indiqué sur la couverture.
Les éditions Thierry Magnier s'étaient d'ailleurs déjà associées à ce mouvement pour proposer en 2003 le recueil "Des garçons et des filles" dans la même collection.
Mais il est bien d'autres mixités avec lesquelles notre société doit compter : religions, langues, habitudes culturelles...et les différences séparent aussi sûrement que des murs lorsqu'elles sont dénoncées ou revendiquées avec tambours et drapeaux.
Cela fait des histoires de frontières, de territoire, d'intolérance...
Et pourtant, comme le dit un personnage d'une des nouvelles (électricien, ce qui explique le choix de la comparaison :-)) "la mixité, c'est le plus et le moins qui, en se frottant l'un à l'autre, créent la lumière".
Nancy Huston, Baya Kasmi, Gaston Kelman, Véronique M. Le Normand, Marc Levy, Mathis, Gisèle Pineau, Marie-Sabine Roger et Leïla Sebbar : neuf imaginaires pour un ensemble où adultes et ados trouveront leur bonheur.


Mixité(s) : nouvelles, ed. Thierry Magnier, 2010, 139p.

Isabelle P.